C’est l’histoire d’une rencontre : celle d’Hélène Colin, d’origine
namuroise, avec le territoire de Wemotaci, village Atikamekw au bord
d’une colline, officiellement « réserve indienne ». Des terres
ancestrales, des lacs qui ressemblent à des mers, des immensités
forestières coupées à blanc pour l’extraction des ressources. Un voyage
initial bouleversant, suivi d’autres voyages qui nourriront son envie de
partager sur scène le chemin accompli aux côtés des Atikamekws, des
Innu et des Kanienkehaka et d’immerger les spectateurs dans ces
territoires. Tout cela restitué par le travail du son, de la vidéo et de
la parole.
« C’est un seul en scène mais je ne suis pas seule, il y a tout un
monde avec moi » pour raconter le rapport au temps, à la parole, à la
terre, à la vie et à la mort. Pour nommer la violence d’un génocide en
cours, donner à entendre les expériences traumatiques des pensionnats
autochtones, la ségrégation, les spoliations des territoires, et
questionner l’avenir. La fin du spectacle ouvre sur un horizon de
nouveaux possibles, en réactivant un traité ancestral présenté pour la
première fois de ce côté-ci du monde.
Hélène Collin ne s’approprie pas une parole ou une culture mais tente
de s’en faire le relais dans une dimension respectueuse qui cherche la
juste place. Une matière dense, transmise avec intensité et humilité,
justesse et douceur.