Dans un spectacle aux témoignages implacables et à l'humour qui en désamorce souvent la
dureté, Portraits sans paysage nous « ouvre » la porte des camps pour personnes exilées : des lieux qui se multiplient en Europe et dans le monde mais qui se dérobent souvent aux regards. Et pour cause : sous couvert d'humanitaire, les nouvelles technologies et le business y ont une emprise florissante… et déshumanisante pour les personnes censées recevoir une protection.
Avec un travail d'enquête au long cours et une mise en scène rythmée, la nouvelle création du Nimis Groupe frappe fort et continue de creuser un angle mort de nos démocraties européennes : les dispositifs d'enfermement pour étrangers.
L'ensemble des acteurs et actrices sur scène ont mené pendant plusieurs années un travail d'enquête et d'entretiens avec des travailleurs sociaux et humanitaires, des psychologues, des avocats, des journalistes, des détenus, des policiers, des gestionnaires de camps, des hébergeurs, des militants, etc. C'est nourri de ces nombreuses rencontres et de ces témoignages que le spectacle décortique les rouages du travail humanitaire et rappelle la
nécessité de cesser de considérer les personnes exilées comme des bénéficiaires d'aides humanitaires pour les reconnaître pleinement comme des sujets politiques avec des droits et une dignité.