Un repas entre amis. Léa l’organise en espérant passer un moment convivial. C’est que Thomas, son compagnon, est en dépression. Voilà des mois qu’il ne fréquente plus le bureau. Alors l’idée d’accueillir son collègue Antoine, sa femme Marie et un troisième comparse, Sami, est plutôt réjouissante. Mais le souper prend des allures effrayantes quand épuisant les discussions de surface, Thomas fait une demande aussi terrible qu’incongrue, plongeant ces retrouvailles dans un abîme de folie. Alors le réel vacille. On est sauvage comme on peut glisse du réalisme à la farce, puis de la farce au tragique. Porté par son désir d’expérimenter de nouvelles pistes de création libératrices, le Collectif Greta Koetz bondit avec allégresse de l’humour absurde à la férocité. Au fil des improvisations, il explore les tensions qui peuvent peupler un repas et les prises de pouvoir qui l’alimentent. Qui ne s’est pas un jour retrouvé attablé avec l’étrange sensation de se sentir piégé, contraint d’endurer une interminable soirée aux accents de solitude et de conventions respectées ? De cette situation somme toute banale, Greta Koetz tire un véritable laboratoire théâtral. Pétri d’inventivité, de justesse, de réflexion aussi sur ce qui anime les individus en amour ou en amitié, le collectif livre ici un fascinant premier spectacle.