Le Conte des contes est un film d’animation russe réalisé en 1979 par Youri Norstein. Inspiré d’une berceuse traditionnelle, le film est construit comme la mémoire elle-même, comme la texture structurelle de notre conscience.
À son tour nourrie de ces images qui l’ont touchée et sur lesquelles elle avoue avoir « trébuché » il y a une dizaine d’années, Karine Ponties envisage dans Lichens, de mettre à nu le chaos et la diversité en rassemblant des morceaux hétéroclites et en laissant échapper la magie par le détail. Dans le cinéma d’animation, comme dans la recherche de la chorégraphe, l’émotion poétique naît des oppositions de réalités suscitées par le montage ou les métamorphoses.?
Cette pièce pour six danseurs se présente comme le miroir de l’homme du XXIe siècle, un homme distrait, captif de la grande machinerie des images et des mots surabondants. Un homme qui n’a plus ni l’espace ni le temps de produire de lui-même son propre imaginaire.
Et si l’acte poétique était un acte de résistance contre cette oppression des représentations préconçues ?