Le Christ est revenu ! Et comme l’avait imaginé James Ensor, il a choisi Bruxelles pour son grand retour. Le 21 juillet qui plus est ! Tandis que l’église se prépare à rendre des comptes, le pays accueille la nouvelle avec allégresse ; le Manneken Pis se pare d’une couronne d’épines, les chauffards changent de ton, les quartiers fleurissent. C’est l’effervescence au sein des différents gouvernements réunis à Val Duchesse. Car la venue du Christ n’est pas sans créer des problèmes linguistiques : qui accueillera le Sauveur ? Et dans quelle langue ? Georges Lini a adapté la délicieuse farce sur l’Entrée du Christ à Bruxelles. Il en a fait un monologue interprété avec brio par Eric De Staercke. Evitant la simple pochade rigolote sur la Belgique, le spectacle est une fable philosophique sur l’homme et son égoïsme. Seul sur scène, Eric De Staercke réussit l’exploit de convoquer cette belgitude tous azimuts. Avec cette nonchalance, son aplomb terre à terre, le comédien est le parfait réceptacle de cette Belgique surréaliste, improbable assemblage qui tient encore par on ne sait quel miracle. Une histoire qui tient le public en haleine pendant une heure trente. Une soirée où l’on peut rire et réfléchir. Guy Duplat - La Libre Belgique Eric De Staercke déballe avec une féroce autodérision un flot de personnages et d’images représentant une nation égarée en quête d’un berger pour changer la petitesse de son existence. Catherine Makereel - Le Soir