Tchaïkovski composa son Concerto pour violon dans un hôtel donnant sur le lac de Genève en Suisse. Il se remettait alors des dépressions et des crises de nerfs provoquées par son mariage malheureux avec une jeune étudiante du conservatoire – et par son homosexualité réprimée. Tchaïkovski écrivit la partition en un temps record, inspiré par la présence charmante de Iosif Kotek, un étudiant en violon et en composition de 22 ans qui le conseillait en technique violonistique. Tchaïkovski envisagea de lui dédier son concerto pour violon, mais changea d’avis pour éviter les rumeurs que cette dédicace aurait déclenchées. Lorsque Béla Bartók, à la fin de sa vie, arriva en Amérique après avoir fui la Deuxième Guerre mondiale, il fut touché un certain temps par la maladie et la pauvreté. Sa situation s’améliora en 1943 lorsqu’il reçut une commande pour une œuvre orchestrale. Le résultat, son Concerto pour orchestre, est sans doute son œuvre la plus connue et la plus accessible. Le titre paradoxal de cette composition en cinq parties s’explique par l’approche soliste et virtuose avec laquelle Bartók traite les différentes sections instrumentales. Il confère aux percussions un rôle particulièrement important. Le Concerto pour orchestre allie la musique classique de l’Europe de l’Ouest à la musique populaire de l’Europe de l’Est pour livrer une composition complète dont la partie finale pétille de joie de vivre retrouvée.