Aucun compositeur n’admirait plus Mozart que Gustav Mahler : sur son lit de mort, il aurait répété son nom inlassablement. C’est pourquoi nous faisons précéder la Sixième Symphonie mégalomane de Mahler par le Concerto pour piano n° 27 de Mozart. Mahler composa sa Sixième Symphonie au cours de ce qui était sans doute la période la plus heureuse de sa vie. Pourtant, cette œuvre, surnommée « La Tragique », est profondément sombre. Beaucoup, dont sa femme Alma Mahler, y voient une prophétie, tant au niveau personnel qu’historique. La mort de sa fille aînée, sa démission à la tête de l’Opéra de la Cour de Vienne, le diagnostic inquiétant d’une infection de la valve mitrale, la Première Guerre mondiale : autant d’événements qui allaient se produire et dont la symphonie annonçait la couleur tragique. Le quatrième et dernier mouvement, avec ses coups de marteau géant qui signent l’arrivée fatale du destin, est le plus célèbre. À l’exception de la Huitième, la Sixième de Mahler est celle qui emploie le plus grand orchestre : chaque interprétation de cette œuvre apporte son lot de moments inoubliables et profondément captivants.