Avec sa langue inimitable, à la poésie sautillante, à l’humour ravageur ; avec sa conscience politique et un véritable amour des « petites gens » ; avec son sens aigu de la musicalité des mots ; avec tout ça, Ascanio Celestini a construit en quelques années une grande œuvre de théâtre.
Evoquant une nouvelle fois la relation entre la classe dominante et la classe dominée, Celestini renverse ici son point de vue : ce sont à présent les puissants qui parlent.
Au milieu d’un tas de caissettes en bois, avec férocité et un plaisir ostensible, David Murgia donne vie à ces politiciens ou chefs d’entreprise dont le discours, débarrassé de son vernis de respectabilité, se pare d’un grotesque aussi comique qu’effrayant. La docilité du peuple, la démission des syndicats, le marché globalisé, tout cela est salué par des personnages hilares et dénués du moindre remords