A propos
Juin 1942, peu avant la rafle du Vél d’Hiv en France. Mado a 10 ans ; elle franchit la ligne de démarcation entre la zone occupée et la zone libre avec un groupe d’étrangers, sans ses parents. Elle traverse la frontière de nuit, et prend seule un train pour Vichy, avant d’être accueillie par une famille de paysans d’Auvergne pendant plusieurs années. À partir de l’histoire de Mado, sa grand-mère, Léa Drouet nous transporte dans sa nouvelle création, Violences. Dans celle-ci, plutôt que de représenter la violence directe, Léa s’attache à montrer les conditions qui la rendent légitime. Seule sur scène, à l’intérieur d’un bac à sable, elle construit et défait des architectures faites de murs, de paysages, de frontières, à travers lesquelles évolue le récit. Avec une dramaturgie de résonances, l’histoire de Mado rebondit dans des événements récents – comme l’histoire de Mawda, une petite kurde de 2 ans abattue par un policier belge en 2018 – qui font écho à ce que peut être la violence contemporaine et ses formes de résistance. Si le sable est généralement ce qui absorbe toutes les traces et efface souvent celles de violence, il est ici aussi porteur de promesses de configurations futures, que Léa Drouet, telle une enfant qui joue, expérimente et présente sous nos yeux.