Peintre, émailleur et illustrateur, Kurt Lewy (1898 –1963) est né à Essen (Allemagne), où il enseigne les techniques graphiques à la Folkwang Schulede 1929à 1933. Dès l’avènement du nazisme,cet artiste juif est destitué de ses fonctions. Deux ans plus tard, il fuit l’Allemagne hitlérienne pour s’installer à Bruxelles.
Incarcéré comme sujet ennemi par les autorités belges en mai 1940, Kurt Lewy est interné dans les camps de Saint-Cyprien et de Gurs.En 1942, il parvient à s’évader et revient à Bruxelles, où il se cache durant une vingtaine de mois. En juin 1944, il est arrêté par les nazis, qui l’internent à Malines jusqu’à la Libération.
Après la Seconde Guerre mondiale, Kurt Lewy renonce aux thèmes figuratifs qui guidaient jusqu’alors sa production, marquée à ses débuts par l’expressionnisme allemand. Il se tourne vers l’abstraction, qu’il explorera jusqu’à son décès. Soucieuse d’«éliminer le superflu, l’éphémère, le chaotique», sa recherche géométrique le dégage des angoisses que lui avaient causés le cauchemar de la guerre comme son isolement d’émigré.
S’appuyant sur le patrimoine du Musée Juif de Belgique, mais aussi sur des œuvres de la galerie anversoise Callewaert Vanlangendonck et diverses collections privées, cette exposition sort de l’ombre une figure incontournable, mais aujourd’hui tombée dans l’oubli, de la peinture belge d’après-guerre. S’y révèle une œuvre qui, saisissant précipité de l’évolution dès l’histoire de l’art au 20esiècle,montre un chemin qui part de la figuration pour aboutir à l’abstraction
« L’œuvre de Kurt Lewy est toute de réflexion et d’intelligence qui rappelle avec beaucoup de gravité que la peinture, pour non figurative qu’elle se soit affirmée, n’est pas nécessairement parente de la gratuité du geste, de la pensée absente. Au-delà des rigueurs de la composition dont les formes s’agencent avec des volontés souvent frémissantes, le témoignage d’une sensibilité pudiquement retenue se déclare par les ouvertures aménagées entre les intentions du peintre et les sentiments du spectateur » (Jacques Meuris, 1962).
Cette exposition est organisée en partenariat avec la galerie Callewaert Vanlangendonck.
À découvrir du 11 septembre 2020 au 7 février 2021 au Musée Juif de Belgique