Else a quinze ans. Un âge tendre, si tendre qu’il peut la désigner comme proie à croquer, quand la chrysalide devient papillon, et que le corps, en pleine métamorphose, tremble devant le désir ; si tendre entre peur et audace, entre affi rmation de soi et incertitude, quand les rêves sont grands, les excès tentants, le danger invisible, et que les fables qu’on s’invente, se heurtent avec fracas au monde des adultes.
En vacances avec sa tante, Else reçoit un courrier de sa mère lui demandant d’intervenir auprès d’une connaissance de la famille, le vicomte Von Dordsay, en villégiature lui aussi, et qui dispose de la fortune nécessaire pour sauver son père, au bord de la faillite. Von Dorsday consent à la demande pour autant qu’elle s’offre à lui. Else parait sensuelle, frivole, égocentrique, curieuse de découvrir le monde, de s’émanciper de sa famille. Ne doit-on voir, dans l’adolescente à la recherche d’elle-même, qu’une apprentie séductrice ? Ou bien une jeune fi lle peu armée, face à la violence de l’adulte ? Dans cette réécriture du texte de Schniztler à l’heure du « #metoo », c’est la question du consentement qui sera, entre autres, examinée de plus près.