Sur un plateau en clair-obscur, une comédienne et une marionnette grandeur nature s’unissent pour se promener librement dans l’univers de La Mouette de Tchekhov. Tchaïka, actrice vieillissante à la mémoire fuyante, se découvre soudain sur scène. Derrière elle, une jeune fille lui rappelle pourquoi elle est là : interpréter Arkadina lors de ses adieux à la scène dans sa pièce favorite du grand auteur russe…
Par cette vertigineuse mise en abyme, la comédienne et son double manipulé – tchaïka signifie « mouette » en russe – confrontent les générations et alternent les va-et-vient dans le passé avant de revenir à la trame de la pièce. Poursuivre ou abandonner, renoncer à incarner la jeune Nina, c’est le choix auquel Tchaïka doit se résoudre. À travers la douce mélancolie de l’atmosphère et la précision de l’évocation, Tita Iacobelli et Natacha Belova élèvent l’art de la marionnette au rang de bouleversante performance.