Entre onirisme et réalité, Dimanche dépeint le portrait d’une humanité en total décalage avec son époque et saisie par le chaos des dérèglements climatiques.
Une famille s’apprête à passer un dimanche à la maison. Malgré les murs qui tremblent, un vent à décorner les bœufs et le déluge dehors qui ne semble en être qu’à son échauffement, la vie suit son cours. Autour d’eux, tout se transforme et s’effondre. On voit alors se déployer la surprenante inventivité de l’être humain pour tenter de préserver son quotidien jusqu’à l’absurde. Au même moment, sur les routes, parcourant le monde, une équipe de reporters animaliers préparent un documentaire témoignant de la vie des dernières espèces vivantes sur Terre.
Après nous avoir ouvert l’appétit avec leur succulent Back up – présenté dans de nombreux festivals dont le Fringe à Edimbourg –, les compagnies Focus et Chaliwaté marient à nouveau leurs disciplines au service d’une écriture collective, sans paroles, mêlant théâtre gestuel, théâtre d’objet, marionnette, jeu d’acteur et vidéo. Dimanche témoigne des cataclysmes en cours et à venir, et de l’apocalypse naissante et inéluctable. À la manière d’un jeu de ping-pong, nous suivons deux points de vue différents – celui, intime, d’une cellule familiale, et celui, plus universel, des reporters – qui donnent à voir une communauté de gens en total décalage avec leur temps et ce qui leur arrive. L’écriture onirique épouse parfaitement un délicieux absurde et un artisanat fabriqué 100% maison.