Over exhibition melancholy - poetry of the mind
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Dans les circonstances actuelles, proposer une exposition traitant de la mélancolie peut paraître rebutant et même déplacé. N’assistons-nous pas à suffisamment de malheurs pour le moment ? Ne devons-nous pas plutôt traiter de la joie et de l’entrain ? Pourtant accepter sa mélancolie et l’apprivoiser pourrait peut-être, paradoxalement, nous permettre d’éviter l’effondrement. N’est-il pas temps de réhabiliter la mélancolie pour ce qu’elle apporte comme génie créateur ?
Grâce à l’exposition « Melancholy, Poetry of the Mind » Joannes Késenne nous fait (re)découvrir le sens même de mélancolie. Il nous rappelle non seulement la diversité du concept qui peut faire allusion tantôt à une maladie physique (liée à un excès de bile noire), tantôt à un état de l’âme, une pulsion créatrice, une poésie ou même une aptitude à la méditation et aux passions amoureuses, mais aussi l’extraordinaire étendue de son intensité. Le mélancolique peut être triste, abattu, atrabilaire, nostalgique, dépressif, suicidaire ou encore amoureux, jaloux, ou tout simplement enclin à une forme de paresse, de laisser-aller et d’indolence par manque d’envie et de goût pour la vie. Dans tous les cas il y a souffrance, perte irrémédiable, vide impossible à combler.
La chapelle de Jérusalem qui doit son existence-même à la perte de la ville Jérusalem – aux mains des Mamelouks au moment de sa construction – et qui met en scène le Christ mort dans son tombeau et non encore ressuscité, symbolise de façon poignante la perte et le désespoir - l’absence d’espoir. Elle est donc un lieu par essence profondément mélancolique. Joannes Késenne a appelé des artistes à s’en inspirer afin de confronter le visiteur aux différents facettes contemporaines de la mélancolie qui n’ont finalement guère changé depuis le Moyen Âge.
Image: © Studio Peter Weidenbaum