Savoir se taire, étouffer, réprimer, agir dans l’ombre, toujours. Cette mère a gagné d’infimes petites victoires du quotidien pour accéder à un peu de liberté, pour ouvrir la voie à sa fille Meissoune Majri.
À présent dans la quarantaine, elle va redécouvrir la Tunisie alors en proie à une révolution. Un printemps agité qui fait échoà son chambardement intérieur. Voici le point de départ de ce récit qui se déroule des deux côtés de la Méditerranée et où se tressent les souvenirs d’enfance à Tunis, la famille, l’éducation, les oublis, les dénis, un passé colonial enfoui, un « domptage » réussi.
En filigrane la France aussi, sa langue, sa culture, ses idéaux, sa promesse de liberté et son cortège d’ambiguïtés. L’actrice et auteure pose un regard sans concession sur sa condition de femme, ses
petits arrangements, ses démissions et ses dépendances. Olivier Boudon met en scène avec efficacité ce pan de vie relaté dans une écriture directe et dense qui joue habilement avec les aspérités de
la mémoire et la temporalité de l’action. Meissoune Majri engrange ici une des plus belles victoires : faire du carrefour de sa condition le récit d’une richesse dans la compréhension de soi et des autres.
Texte et jeu Meissoune Majri
Mise en scène Olivier Boudon
Aide à l’écriture Bernard Breuse
Son Loup Mormont
Lumière Rémy Brans
Scénographie et photographie Héla Ammar
Coproduction La Charge du Rhinocéros , Théâtre de Liège, DC&J Création avec le soutien du Tax Shelter du Gouvernement Fédéral de Belgique, de Inver Tax Shelter et de l’Espace Magh
Avec le soutien de la Commission communautaire française et de WBI