Si la voiture se présente avant tout comme un outil bien « pratique », à la manière dont s’est imposé encore plus rapidement le smartphone, c’est parce qu’elle est devenue la mesure de nos territoires (vitesse, distance), le support de nos sociabilités (elle nous met en relation avec d’autres), l’incarnation de notre statut (celui d’adulte, notamment) et le véhicule de nos projections (elle indique ce qui est possible et désirable en termes de performance et de confort). La voiture est bien plus qu’un simple objet, même très sophistiqué ; elle s’est greffée, depuis un siècle, sur toutes les dimensions de nos existences allant jusqu'à modeler nos vies et nos espaces. Sortir de la société automobile supposerait donc de rompre ces liens les uns après les autres, et de les rebrancher sur d’autres supports. Pas simple à première vue !