Cédric Eeckhout convoque sur scène Jo Libertiaux, sa mère, née en 1945. Libre et indépendante, Jo s’est construite seule dans un monde d'hommes. Cédric la voit comme une combattante, une héroïne, son idole. Portée par l'amour de l’existence, Jo se raconte. Cédric, lui, romance et joue sa vie, où sont abordées émancipation féminine, histoire économique, sociale et politique. Leurs voix sont celle d’une femme divorcée, mère de quatre fils qu‘elle a élevés tout en travaillant comme coiffeuse, et qui, une fois retraitée, devient comédienne, et celle de son fils acteur, qui s’identifie comme queer et interroge héritage et machisme. Entrelaçant intime, émotion et humour, elles auscultent la transmission d’une génération à une autre dans une époque qui semble en crise permanente, entre changement climatique, impact pandémique, guerres, crises de solidarité, racisme et sexisme. Toutefois, ce vieux monde laisse apparaître dans les fissures de ses traditions coloniales et patriarcales – interstices où s’élèvent des voix fraîches, naïves, marginalisées, des voix mineures ou minorisées, pas assez entendues, comme celles d’une mère et de son fils – l’espoir du nouveau.