En mars dernier, Une mort dans la famille nous faisait découvrir l’excellence d’Alexander Zeldin. Le dramaturge anglais poursuit son exploration de notre réalité sociale via la dramatisation de la vie d'une femme australienne de la classe ouvrière, de sa naissance en 1943 jusqu’à sa mort, moment où la pièce se joue.Ce récit intime d’une destinée est abordé par les passages les plus secrets de ses amours. En parallèle, se déroule l'histoire de l'Australie, de l'après-guerre à notre siècle, depuis la petite ville de Kiama jusqu'à l'exil du personnage à Londres. Un de ces voyages au loin que de nombreuses personnes entreprennent pour ensuite se languir de leur patrie. Chaque vie est un témoin d’autrefois, une expérience de certaines forces qui façonnent notre tem ps, une tentative d’affronter et de franchir les vicissitudes d’une époque, une recherche héroïque de bonheur. Ce parcours d’un temps personnel et collectif brosse le portrait d’un cœur qui s'apprête à cesser de battre, raviné de cicatrices et d’écorchures, de contusions et d’ecchymoses, semblables à celles qui burinent le nôtre.