Véritable coup de cœur pour ce "Monsieur Phône et les sardines", premier spectacle de la compagnie La Bête curieuse. Sur scène, trois protagonistes nous narrent, à grands renforts d’ingéniosité et avec un plaisir contagieux, l’histoire de Monsieur Phône, un être marginal, et
de cinq sardines à l’huile rebelles. Un spectacle sur la liberté… non comme une fin en soi, mais plutôt comme un état d’esprit qui aide à trouver sa vraie place.
C’est l’histoire d’un homme qui ne fait rien comme il faut. Monsieur Phône. Ce n’est pas sa faute. Il essaie mais il n’y arrive pas. Tout seul dans sa maison au fond de la forêt, Monsieur Phône dort quand il veut, marche où il veut, ramasse ce qu’il veut. Il ne dérange personne. Mais il ramasse tellement d’objets qu’un jour sa maison explose. Il doit partir vivre chez Catherine, sa sœur, une vraie maniaque. Elle non plus, ce n’est pas sa faute. Et Monsieur Phône essaie bien, promis-juré, de ne rien déranger. Mais est-ce vraiment sa faute si, un jour, cinq sardines à l’huile en boîte, bien décidées à faire la révolution, débarquent dans la cuisine ?
Les conteurs nous racontent une histoire absurde, mais ils ramènent tout à des faits objectifs, ils permettent de tout faire accepter, car ils ont tout vérifié. Leur QG est une espèce de grande boîte à outils, le palais du système D. Tout tient dans cet espace très petit, mobile, rempli de capteurs, de trappes, de tiroirs secrets, de pop-up, de castelets. Ils prennent en charge tout le récit, de la régie à l’interprétation en passant par la manipulation de marionnettes et d’objets, et nous transmettent leur passion de raconter.