A propos
Née à Moscou, vivant à Paris depuis 1975, Luba Jurgenson a un parcours résolument atypique. Détournant le principe selon lequel on traduit toujours vers sa langue maternelle - manière de ramener une culture autre « chez soi » -, cette Russophone libre, par ailleurs universitaire et autrice, a choisi de traduire vers sa langue d’adoption, le français. Déracinement fondateur ou « hérésie » ? Luba Jurgenson est devenue une passeuse clé entre les cultures et littératures russes et françaises. Voix française de Nina Berberova, Marina Tsetaïeva, Varlam Chalamov ou encore Vassili Grossman, Luba Jurgenson dirige aujourd’hui la collection Poustiaki aux éditions Verdier et enseigne la littérature russe à la Sorbonne.
Dans « Sortir de chez soi », un petit essai passionnant et réflexif qu’elle vient présenter à Passa Porta au micro d’Anne-Lise Remacle, Luba Jurgenson revient sur une vie entière passée dans l’écriture et la traduction. Par un mouvement de va-et-vient entre l’enfance (où elle nourrit ses toutes premières interrogations précoces sur la traduction) et l’âge adulte -des souvenirs dans lesquels s’invitent les plus grand.e.s autrices et auteurs russes-, elle évoque sa confrontation à la complexité inhérente à son métier. Les torsions et inventivités langagières constantes qu’il suppose. Une rencontre idéale pour couronner un dimanche matin dédié à la traduction !
« Traduire, c’est comme marcher sur un chemin qui bougerait en même temps que vous. »
LUBA JURGENSON
« Ayant terminé la lecture d’un livre, j’ai envie de le retourner pour recommencer à la première page. Ayant terminé une traduction, j’ai envie de la « retourner » pour retraduire dans l’autre sens. Ayant terminé l’écriture d’un livre, je ne peux plus le lire, comme s’il était écrit dans une langue étrangère. »
LUBA JURGENSON
Un programme proposé en collaboration avec D’un pays l’autre, festival français (Lille) consacré aux aventures de la traduction littéraire proposé par les éditions de La Contre-Allée.