Nicolas Géal présente une nouvelle adaptation de Lucrèce Borgia d’après Victor Hugo… et les autres !
Il a fait appel au talent de Raymond Renard pour les décors de ce drame romano-bruxellois qui met en scène la redoutable famille dont le patronyme est devenu synonyme de poison et assassinat. L’intrigue se passe au Vatican, en l’an 1500, lors du règne de l’antipape Alexandre VI, amateur d’un lambic mieux connu à l’époque sous le nom d’élixir de " Hop-la-la !", lequel redonnerait une belle vigueur au plus pur des ascètes. Le népotisme d’Alexandre VI s’exerce sur son fils César Borgia, cardinal malgré lui mais excellent stratège et surtout sur sa fille, l’éblouissante Lucrèce, soumise aux alliances pour assurer le pouvoir des Borgia. Cette fille impudique va durant une heure et demie employer les grands moyens pour vamper, même en déshabillé vaporeux, le trop platonique Woltje et semer le trouble dans l’esprit du chevalier de Radijzegang (allusion à la petite rue des Radis, quartier marollien rendu célèbre durant la dernière Guerre mondiale par le marché noir qui y était florissant). Chez Toone, tous les chemins de Rome mènent à la Piazza di Jo di Balli (Place du Jeu de Balle, les Puces bruxelloises) où se déroule un temps fort du drame. Les marionnettes nous prouvent avec entrain et puissance qu’elles ne sont pas toujours de bois. Il va sans dire que le spectacle s’adresse à un public averti. Toone recommande : "Lot de Ketjes toûes" ("Laisse les gosses à la maison").
