BON VOYAGE
"Dans la vie, il n’y a que l’amour qui compte." Et il en faut, de l’amour, pour accompagner sa grand-mère plus que centenaire vers son choix de l’euthanasie malgré les doutes et les jugements culpabilisants du home français où elle résidait. La Belgique ouvrira ses portes pour que sa vie se finisse sans angoisse, en douceur, entourée de ses proches. Ces espaces et ces questionnements difficiles sont traités avec une délicatesse rare. Les théâtres de poupées et les automates s’animent pour aider à prendre une juste distance. Un simple jeu pudique ? Plutôt un lien viscéral entre cette grand-mère qui travaillait dans une usine de poupées et sa petite-fille, marionnettiste inventive et poétique. Un voyage sous le signe de la beauté, l’écoute et la quiétude combative.
SACHA TRILLES, 2024, CH, 38'
"Alors, on joue ? On dirait que tu meurs…" Drôle de jeu que celui que Sacha Trilles propose à Berthe, sa grand-mère : jouer à mourir, comme au cinéma. Il sait qu’il ne pourra pas influer sur sa décision de choisir l’euthanasie, autorisée en Suisse. Comme pour apaiser sa peine et dire au revoir, il lui propose de se prêter à différentes morts fantasmées dans des mises en scène dignes des meilleurs westerns ou films de genre. Avec un résultat aussi flamboyant que Berthe elle-même, aussi vivant que leur relation tendre et touchante, aussi kitsch que certains décors, aussi drôle que la gravité de la situation. Un film léger pour parler d’un sujet sérieux et tabou.