Toute sa vie, Annette n’a cessé de se réinventer et fuir les carcans. C’était plus fort qu’elle. Elle a brisé les codes et s’est émancipée des injonctions. C’est tout ce parcours aussi exaltant qu’ordinaire qu’elle raconte à Clémentine Colpin, d’entretiens en entretiens. Une vie entière se déroule, se repense, se regarde d’une femme des années 50 à nos jours, sa soif de vivre et sa lumineuse personnalité.
« ANNETTE » est une héroïne ordinaire, son parcours atypique s’exprime en polyphonie : les projections et voix des autres membres de la compagnie s’ajoutent à celle de l’aînée. Son histoire est reçue et dialogue avec des êtres imaginaires qui auraient pu être des multiples d’elle. Quatre artistes, Pauline Desmarets, Olivia Smets, Alex Landa Aguirreche et Ben Fury, se font les choristes d’Annette, interprètent sa vie en jouant et dansant, laissant se déployer la poésie de décennies d’existence. Une vie aussi poignante que militante, faite d’amours tantôt éphémères et parfois queers, de révoltes, parfois d’abandons, nous est contée par les corps. La chair d’Annette est un lieu de mémoire, le miroir de métamorphoses. Coup de projecteur sur ces enveloppes qui seraient à jeter, sur une vieillesse vive qui a tant de choses à dire.
De bribes en bribes, on découvre une existence décrite avec sensibilité, humour, authenticité. Annette, comédienne non professionnelle, nous offre ses souvenirs en cadeau : ceux d’une femme indomptable qui aura toujours eu l’éclatante outrecuidance d’outrepasser son époque.