« Janvier 2008 ». Devant les tabloïds du monde entier, Britney Spears est internée en hôpital psychiatrique après avoir refusé d’être séparée de ses enfants. Pendant treize ans, elle sera placée sous la tutelle abusive de son père, jusqu’à ce qu’une vague d’inquiétude se propage parmi ses fans, amorçant sa libération grâce à des millions de clics : le révolutionnaire hashtag « FreeBritney ». Comment la schoolgirl des années ’90 est-elle devenue une des icônes de l’émancipation face à l’oppression sexiste ? Comment a-t-elle réussi à créer une brèche dans les diktats de l’instagrammable, pour reconquérir son image ? Dans un monde où les identités numériques valident nos existences, où il faut transformer sa vie en fiction, que révèle Britney de nous ?
« BRITNEY BITCH », c’est avant tout une rencontre entre la metteuse en scène Paola Pisciottano et Philippe Marien, rappeur du groupe Choolers Division et porteur de trisomie 21. Lors d’une répétition à La S Grand Atelier, association favorisant la collaboration entre des artistes porteur·euses de handicap et des artistes invité·es, Paola et Philippe se découvrent une passion commune pour Britney Spears. Philippe partage avec son idole des expériences de vie : comme elle, il connaît la starification en tant que chanteur d’un groupe connu, la tutelle d’un parent et la restriction de liberté de choix que cela implique. À la jonction de leurs histoires, la stigmatisation, le rêve d’être artiste et le pouvoir de créer un court-circuit dans nos représentations, à contre-courant des normes asphyxiantes imposées par la société de la performance.
Cette saison, plusieurs artistes s’emparent de mythologies issues de l’imaginaire de la pop culture américaine, à laquelle nous avons tous·tes été biberonné·es. En détournant ces figures de leur trajectoire initiale, des couvertures en papier glacé aux planches du théâtre, i·els initient un mouvement de réappropriation et de libération, créant un lieu de possibles en marge des récits dominants.