A propos
Partant de l’imaginaire céleste lié à la figure de l’ange, une pluie de questions tombe : quelle masculinité nous gouverne ? Quelles identités sont à la fois vulnérables et monstrueuses ? Quelles blessures invisibles habitent ces corps qui se dévoilent dans l’intimité de la nuit ? La scène devient le théâtre d’une quête désespérée pour l’amour. Alberto Cortés écrit sans restriction : blessures non cicatrisées, amours effacées, malentendus, désirs parfois indicibles… résonnent dans chacune de ses paroles.
De ce discours qui semble ne mener nulle part, naît la poésie, surgissent des images et des sentiments. La musicalité de la proposition fait penser aux chorégraphies pop des années 80 et plonge le/la spectateur·rice dans une émotion brute et fragile. Alberto Cortés est accompagné sur scène par le musicien César Barco Manrique. Sur le sol, se déverse de l’or liquide, métaphore du sang et de la douleur qui découlent de cet amour.
One Night at the Golden Bar est une œuvre brute et sans concession. Ici, ce n’est pas la douceur qui compte, mais la puissance inébranlable de ce qui paraît fragile. Comme le disait Rilke : « Chaque ange est terrible ». Une nuit, un bar doré, une confrontation, un abordage… un plongeon dans l’infini.
Interprète, dramaturge et metteur en scène originaire de Malaga, Alberto Cortés est l’une des voix les plus prometteuses et personnelles de la scène contemporaine actuelle. Avec cette œuvre, il achève son diptyque sur l’amour romantique commencé avec El ardor. La tendresse et la fragilité coexistent dans ses spectacles, au même titre qu’un regard politique féroce et iconoclaste. Un théâtre qui respire l’audace.