Les voitures n'étaient guère passionnantes dans les années 80. Peut-être la situation politique mondiale était-elle si tendue que les constructeurs automobiles préféraient jouer la carte de la sécurité. Sauf dans certaines régions reculées d'Allemagne. Alors que les grandes marques remplissaient leurs showrooms de voitures solides mais assez ennuyeuses, une vingtaine de préparateurs se sont déchaînés avec des turbos puissants, des jantes énormes, des kilos de polyester profilé, toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, des portes capables de surpasser celles des aigles, des installations hi-fi capables de faire trembler Rock Werchter et des spoilers qui chatouillaient les nuages. Tout était possible et beaucoup trop n'était pas encore assez. Néanmoins, ce mouvement a touché la corde sensible des cheikhs fortunés et des Allemands aux coiffures douteuses et à l'étrange penchant pour les queues de renard. Du moins pendant un certain temps : au milieu des années 90, la chanson spectaculaire de la plupart des préparateurs était déjà terminée. Les voitures comme phénomène de mode éphémère : c'était du jamais vu.
Depuis lors, ces préparateurs allemands, à l'exception d'AMG, Ruf et Alpina, ont été mis au ban de la société et ont même été gentiment ridiculisés par les connaisseurs automobiles. Aujourd'hui, cependant, de plus en plus d'amateurs reconnaissent la valeur technologique et culturelle des créations les plus folles de Koenig Specials, Mattig, Irmscher, Strosek, Gemballa, Brabus, Treser et tant d'autres.
Autoworld est le premier musée automobile européen à célébrer ce regain d'intérêt pour les préparateurs allemands avec une exposition thématique. Du 5 septembre au 14 décembre, nous présenterons une quinzaine des plus belles voitures de cette période déjantée.
Une Audi Quattro vaut toujours le détour, mais une Quattro Roadster avec toit ouvrant automatique de Treser est aussi rare qu'ingénieuse. La légende du tennis Yannick Noah en possédait une. Peut-on faire plus glamour ?
L'icône ultime de la culture du tuning : la Manta Manta de Mattig. D'une largeur presque ridicule, plus colorée que les Dolly Dots et plus extravagante que Borat, mais tellement emblématique qu'elle a joué un rôle principal dans deux longs métrages. Peut-on faire plus extravagant ?
Tout aussi colorée et emblématique, mais très chic : la Rainbow Porsche 911 Turbo Targa de Buchmann & Buchmann. Elle aussi a joué un rôle principal dans un long métrage : Carnapping. Peut-on faire plus élégant ?