D’aussi loin que Basel Adra, un des quatre coréalisateurs, s’en souvienne, son village a toujours connu l’oppression des colons et de l’armée israélienne. À 5 ans, son père est arrêté ; à 7 ans, il participe à sa première manifestation. Basel, en adéquation avec son époque, utilise la caméra comme une arme de défense et filme ce contexte quotidien anxiogène. Il fait la connaissance de Yuval Abraham — un autre des coréalisateurs —, journaliste d’investigation israélien qui s’insurge contre l’apartheid et l’occupation. Malgré leurs conditions de vie radicalement opposées, une amitié se crée et donne naissance à No Other Land. Ce film documentaire se déroule sur cinq années, de 2019 à 2023, au cours desquelles les réalisateurs nous montrent les colons et l’armée israélienne qui contournent ou changent la loi, prétextent la nécessité de créer un centre d’entrainement militaire israélien, détruisent l’école, les points d’eau, coupent l’électricité de la communauté dans l’objectif de pousser les Palestiniens en dehors du territoire et d’étendre l’apartheid. Les parents de Basel et beaucoup d’autres de ces villages de Masafer Yatta ont toujours résisté aux colons malgré l’inégalité du rapport de force. Quand les Israéliens détruisent leurs maisons ou leur école, ils reconstruisent la nuit, afin d’échapper à la surveillance. Ils manifestent dans la rue, en prenant des risques considérables pour leur liberté et leur vie.