Toutes les femmes seraient-elles des Ophélie en puissance, subissant l’injonction de conjuguer faiblesse et beauté pour trouver leur place dans le monde, pour se rendre désirables, et par là, exister ?
Quatre noyées ôtées à leur propre mort, gisant sur la grève, semblent se réveiller. Réunies autour d’un plan d’eau noire d’où paraissent surgir les images projetées, elles vont tenter de reconstituer le prétendu suicide de la tendre fiancée d’Hamlet. Mais c’est leur propre visage qu’elles aperçoivent dans l’eau, chacune incarnant tour à tour et parfois jusqu’au pléonasme les images du féminin qui flottent dans nos inconscients. Et quand elles se laissent prendre au piège des tableaux préraphaélites qui subliment la femme entravée, c’est pour en émerger ensemble, vivantes et solidaires.