« Vous avez des larmes aux yeux. Il faut aller vous coucher, il commence à faire jour… Ah s’il m’était permis de donner ma vie pour vous ! »
Prenez trois jeunes femmes, Irina, Olga et Macha, et quelques soldats d’une garnison désœuvrée… Placez-les dans une maison familiale où père et mère ont disparu. Laissez-les se heurter, se frôler, se divertir, se repousser. Situez l’action dans une ville insignifiante aux confins de nulle part, dans un vide existentiel où passé et futur sont irréconciliables et le présent insoutenable.
Telle est l’expérience à laquelle nous convie Christophe Sermet qui lit, dans cette comédie de Tchekhov, une observation de l’être humain in vivo.
Il y explore le sentiment tragique de n’être jamais laissé en paix par ses désirs, de n’être ni au bon endroit ni au bon moment, perpétuellement décalé dans le temps et dans l’espace, embarqué dans le drame comique du contretemps.