Mon Colonel & Spit – Tom Breynaert (portrait)

Face à Face

Dans cette exposition, les visages se multiplient, se déforment, s’expriment ou se cachent. Derrière un masque ou dans un regard, entre caricature et gravure fine, c’est tout un jeu de miroirs qui se déploie.  Face à face  explore les frontières floues entre l’identité et l’altérité, entre ce que l’on montre et ce que l’on tait, entre le soi et l’Autre.

Le portrait cherche à capter une présence, à saisir un être, à classer parfois. Le masque, lui, trouble, déplace, protège ou expose. Ensemble, ces deux formes plastiques interrogent notre manière de regarder – et d’être regardé. Sont-ils si opposés ? Ou participent-ils tous deux à une mise en scène permanente de nos identités ?

Dans un dialogue étonnant entre œuvres contemporaines et pièces issues des réserves de la Maison des Géants, l’exposition fait se rencontrer le passé, le mythe, le quotidien et la culture populaire.

Le duo d’artistes Mon Colonel & Spit, figures bien connues de la scène belge, investit cette exposition avec une installation généreuse et décalée, peuplée de créatures en céramique, de visages naïfs ou grotesques, de figures issues du graffiti, de la bande dessinée ou du monde des objets. Entre humour et irrévérence, leurs masques et portraits sont autant d’icônes à la fois familières et déstabilisantes, qui évoquent la foule, la société, le souvenir, l’enfance, la folie douce.

En contrepoint, un second artiste, Tom Breynaert, artiste graveur d’origine française vivant en Belgique, compose un bestiaire imaginaire, précis et sensible. Par la linogravure et le monotype, il dessine des écosystèmes peuplés d’êtres hybrides, entre animal et humain, entre rêve et nature. Ces portraits d’espèces – réelles ou inventées – invitent à repenser notre place dans l’équilibre du vivant, notre rôle dans la grande mascarade du monde.

Face à face, c’est une galerie d’identités en transformation, une danse des regards, des peaux et des formes. Une invitation à se perdre un instant dans les jeux de rôles et les reflets déformants. Qui regarde qui ? Qui cache quoi ? Et si, pour mieux comprendre l’autre, il fallait commencer par changer de masque ?