Johann Sebastian Bach a dédié nombre de ses œuvres à des personnes qui ont joué un rôle significatif dans sa vie, en guise de respect, d’admiration et parfois de diplomatie stratégique. Ce programme explore certaines de ces offrandes : une musique conçue pour des rois, des amis, des membres de la famille et des collègues musiciens. Certaines démontrèrent de l’affection et de l’échange artistique, d’autres portaient une intention politique plus subtile. Ensemble, elles révèlent les multiples façons dont Bach transforme les liens humains en musique. En 1747, Bach se rend à la cour de Frédéric II le Grand de Prusse, où le roi lui présente un thème difficile à improviser. Bach répond par L’Offrande musicale, une magnifique collection de canons, fugues et d’une sonate en trio, tous dérivés du thème royal. Une sélection de pièces issues de cette collection sert de fil conducteur à ce programme.
Parmi les dons les plus intimes de Bach figurent les Notenbüchlein für Anna Magdalena Bach, deux recueils manuscrits compilés pour son épouse. Ces cahiers comprennent certaines de ses pièces les plus aimées, telles que l’Aria des Variations Goldberg (BWV 988) et Bist du bei mir (BWV 508), cette dernière étant une œuvre de Gottfried Heinrich Stölzel. Les cahiers contiennent également des œuvres d’autres compositeurs que Bach admire, notamment François Couperin. Ses Concerts Royaux, conçus pour instrumentation libre, offrent un terrain idéal d’expérimentation pour la réalisation du basso continuo avec les deux violoncelles, ainsi que d’autres éléments d’improvisation.
En 1733, Bach présente les sections du Kyrie et du Gloria qui deviendront plus tard sa Messe en si mineur (BWV 232) à la cour de Dresde, cherchant à obtenir l’honneur d’être nommé compositeur de la cour. Parmi les membres de l’orchestre figure Johann Georg Pisendel (1687–1755) comme premier violon. La Sonate en ut mineur de Pisendel, longtemps attribuée à Bach, reflète les liens artistiques étroits entre les deux musiciens. Il est probable que Bach compose même le virtuose Laudamus te en pensant à la virtuosité de Pisendel. Dans ce programme, nous incluons notre propre arrangement de l’émouvant Agnus Dei, où le violoncello piccolo tient le rôle de la voix d’alto.
Xenia Gogu, violon
Víctor García García, violoncello piccolo
Teresa Madeira, violoncelle