Pour DAUERGLOSS, Merle Vorwald s’est emparée de la biographie de son grand-père, un ancien nazi qui n’a jamais voulu renoncer à son idéologie d’extrême droite, même après la fin du Troisième Reich. Sa propre éducation au contact direct de cet homme est le point de départ d’un projet de recherche artistique qui s’étend sur trois générations. « GGG-HQ, en tant que recherche, est pour moi comme une visite parfaite dans un salon de manucure : un peu douloureux, plein d’interminables palettes de couleurs personnalisées, et aboutissant à une couche protectrice qui constitue une représentation de soi-même quotidienne et non sollicitée », explique Vorwald à propos de son travail. Non seulement les ongles vernis naviguent-ils à travers le récit d’une réalité post-allemande, ils sont aussi l’écho strident du travail de recherche et de sa condition numérique, et marquent la prise de conscience par l’artiste de la nécessité de rompre les liens qui l’unissent à sa famille — une prise de conscience acquise à travers l’acte supposément dissociatif de la manucure.