Avec cette performance qu’il qualifie d’« auto-bio-choréo-graphique », Jérôme Bel reconstitue la généalogie de ses spectacles – dont bon nombre ont marqué l’histoire de la danse contemporaine – en prenant appui sur la projection d’archives filmées.
Il porte un regard subjectif sur plus de 30 ans de carrière et révèle ce qui sous-tend le processus de création, ainsi que les éléments moteurs de son œuvre, là où le personnel s’enlace à l’artistique et au politique. Pleinement engagé dans la transition écologique, le danseur et chorégraphe français s’est attelé, avec la metteuse en scène Katie Mitchell et le Théâtre Vidy-Lausanne, à la conception du projet Sustainable theatre? Il en signe le deuxième chapitre avec cette pièce titrée de son nom qui, en tournée, est appelée à voyager sous la forme d’un script numérique dont l’interprétation est assurée par un artiste proche de chaque théâtre partenaire. L’inclassable et imprévisible chorégraphe Ayelen Parolin – suivie de près depuis ses débuts par le Théâtre de Liège – perpétue la transmission de cette archéologie de l’œuvre d’une vie, l’enrichissant de son pétillant regard artistique et de sa féminité solaire