A TE LIER
Pour la dernière exposition de 2023, année jubilaire, la galerie Détour présente André LAMBERT et Jacques PATRIS, deux acolytes anonymes, qui partagent leurs ateliers, leurs techniques, leurs facéties. Incluant d’autres artistes dans leur processus de création – Charles, Constantin, Félicien, Gustave, Marthe, Maurice, Paul, Philippe, Richard… – ils collent, superposent, assemblent, tout en allusions, illusions – et parfois désillusions -, les peintures, photographies et objets trouvés dans des lieux de création, d’inspiration.
Conversation. Debout, chacun près de son tabouret, ils évoquent leurs pratiques croisées de l’émulsion, du liant, de la toile et du papier sensible :
AL – J’emploie le rouleau à peindre pour étaler, par couches successives, des jus colorés sur la surface de la toile.
JP – J’emploie le rouleau à peindre pour étaler, par couches successives, des jus colorés de révélateur sur le papier sensible.
AL – Chaque couche dégouline sur la tranche qui, au fur et à mesure, prend également valeur artistique.
JP – Chaque couche dégouline sur la feuille qui, au fur et à mesure, fait apparaître l’image artistique.
AL – Ce qui apparaît par sédimentation sur cette tranche constitue la décomposition résiduelle des couleurs composant la surface et peut dès lors rendre manifeste le « code » de l’œuvre…
JP – Ce qui apparaît par sédimentation sur ce papier constitue la composition, en couleurs, « décodée » de l’œuvre…
Rires… Ils s’assoient et posent, un peu comme chez le peintre ou le photographe, pour « se faire tirer le portrait ».
Ensuite, chacun retourne à l’atelier…
Comme Philippe Luyten l’écrivait, « il y a fort à parier qu’un brin d’humour trouvera sa place aux cimaises ».
