Laafi Show 2025
Anderlecht - Bruxelles
Jean Loridan est d’Herseaux, ex prof de gym, ses créations en terre attirent tout de suite le regard par leur originalité. Il obtiendra, à Bruxelles, une maîtrise en arts plastiques. A Mouscron, il poursuit ensuite sa formation en céramique, à l’école technique, même s’il se dit autodidacte.
Jean Loridan travaille la technique de la plaque, avec un penchant pour les grandes pièces, même si la grandeur du four l’astreint à réaliser des pièces qui ne peuvent dépasser plus de 45 centimètres de hauteur. Parfois, il réalise des collages. « La terre choisie est aussi tributaire du four que nous pouvons utiliser, j’utilise donc une terre qui peut être cuite à 900, 1000 degrés. Cela exclut, par exemple, l’utilisation d’une
terre chamotée. »
Peu influencé par le regard du public, l’objectif premier de Jean c’est de donner vie à la terre, de la sortir de son inertie. « Le travail avec la terre, quand elle veut bien que qu’on la travaille, est simple. La production est fonction de son état, le sujet qui en émerge est chaque fois différent, même si je ne travaille que des personnages ».
Au niveau finition, il aime laisser la terre dans son état brut. Eventuellement, il la travaille avec des oxydes, parfois, avec des émaux, mais cela ne concerne pas l’essentiel de ses créations.
« L’important c’est d’imprimer du mouvement à ce qu’on fait que cela ne soit pas inerte. La terre me parle ».
Influencé sans doute par la souffrance exprimée dans certains tableaux de Chader, il se rapproche aussi, dans la création de ses personnages, des œuvres de José Vermeersch. Ses axes d’expression : la douleur, le mysticisme, le recueillement, etc. « Quelque part, je ne travaille pas pour les autres mais pour moi ! ». En effet, Jean ne produit pas pour entrer dans les codes « du beau » … ébauches stylisées faisant ressortir les traits essentiels de son personnage, postures évoquant le repli, la souffrance, ou tout autre ressenti. Des corps, rien que des corps, qui gardent le plus souvent leurs secrets, dont seule la psychanalyse pourrait peut-être expliquer
l’histoire… Des sujets à la fois vivants mais englués encore dans leur matrice, la terre, majoritairement solitaires.
La Loggia se transforme donc cette fois en cabinet de curiosités avec des personnages hétéroclites, originaux, d’apparence primitive, seuls ou en groupe, debout ou assis, majoritairement masculins. Il y aura aussi, un couple de personnes âgées qui reflète curieusement davantage la relation, ainsi que quelques œuvres à suspendre. Interpeller, interloquer, choquer, bouleverser même parfois son public.
Gageons, en tout cas, que cette exposition ne laissera personne indifférent !