Ivan est professeur à la retraite. Il a connu la lutte armée dès
l’âge de 13 ans. Il n’en parle jamais. "Seule sa mère disait qu’il était
viril parce qu’il avait su tuer un officier allemand." Fabrice, son
fils, est musicien et poète improvisateur connu sous le nom de Fantazio.
Un gouffre semble séparer les deux hommes, mais lorsqu’ils montent
ensemble sur scène, tandis que l’un joue de la contrebasse, l’autre
retrouve ses talents d’orateur et le plaisir qu’il a connu au lycée de
parler en public. Une caméra s’invite entre eux, comme pour mieux
résoudre des énigmes enfouies. "J’aimerais lui faire sortir de son crâne
tout ce qu’il sait, enregistrer la fumée de tout ce qu’il pense,
l’entendre rire très doucement, petit souffle, de choses très subtiles
qu’il ne pourrait pas dire lui-même." Mais Fantazio butte sur son
projet : emmener Ivan à Bruxelles pour y visiter l’un de ses vieux
compagnons de résistance. Le voyage échoue. Mais le film réussit, tel un
dialogue avec l’éternité.
→ Le 19.04, projection suivie d’une rencontre avec Fantazio & Frédéric Mainçon.