Rencontre avec Joy Sorman Au cœur du morbide, ça ne meurt jamais

Pour écrire son dernier roman, Le Témoin, Joy Sorman a observé une année durant un palais de justice. Pour À la folie,
elle s’était immergée dans un hôpital psychiatrique. Deux ouvrages de
fiction à forte teneur documentaire qui se répondent ou s’interpellent.
N’y a‑t-il pas plus de folie et de dérangement dans le fonctionnement de
notre société et de ses institutions qu’au sein des hôpitaux
psychiatriques ? Face à l’injustice, à la violence, au mépris social, au
pouvoir décomplexé, aux dysfonctionnements à répétitions, comment ne
pas devenir dingue ? Comment s’en sortir ?  Comment coexister avec les
personnes dites dérangées ? Comment recevoir les questions qu’elles
posent à nos manières de vivre ?

Joy Sorman est écrivaine, autrice de 16 ouvrages. Son premier roman Boys, Boys, Boys, manifeste pour un féminisme viril, a reçu le prix de Flore en 2005. Elle consacré son deuxième livre au groupe NTM : Du bruit. En 2014, La Peau de l’ours a fait partie de la sélection au prix Goncourt. Ses deux derniers romans, À la folie, en 2021, et Le témoin,
en 2024, proposent une plongée au cœur des institutions de la
psychiatrie et de la justice. Entre les deux, elle a co-écrit la fiction
Seyvoz avec Maylis de Kerangal, sur une proposition des éditions Incultes, dont elles sont membres et qui publie des livres collectif.