Michelet la dépeint comme une rebelle issue des temps du désespoir, du désespoir profond que fit le monde de l’Eglise. Il faut cependant dépasser cette vision romantique. Ce qui préoccupe les clercs jusqu’au milieu du XIIIe siècle, ce n’est pas la sorcellerie et ses fantasmes, mais l’hérésie. La papauté, inquiète notamment des progrès du catharisme, crée donc l’Inquisition. En 1233, Grégoire IX confie aux ordres mendiants récemment institués, et particulièrement aux dominicains, le soin de pourchasser les hérétiques.
Mais à la fin du Moyen Age la sorcellerie est assimilée à l’hérésie et les démonologues utilisent la répression et multiplient les bûchers. Si la répression de la sorcellerie débute au Moyen Age, elle se développe essentiellement au début de l’ère moderne. Il faut attendre la fin de la seconde moitié du XVIIe siècle pour que les choses se calment. C’est à parcourir l’archéologie de cette chasse aux sorcières que sera consacrée cette conférence.
Benoît Beyer de Ryke est historien médiéviste et philosophe. Collaborateur scientifique à l’Université libre de Bruxelles. Spécialiste d’histoire de la spiritualité et d’histoire culturelle et intellectuelle du Moyen Age occidental.