À la suite d'un oracle qui lui promet la couronne et obnubilé par son ambition, le capitaine Makbeth commet un régicide et tue le roi Duncan, avec la complicité de sa femme. Dès lors, il assassine un à un ses opposants et, pris au piège de sa paranoïa et de sa soif de pouvoir, il sombre irrémédiablement dans la folie.
Louis Arene, Lionel Lingelser et leurs acolytes du Munstrum Théâtre, épaulés par Lucas Samain pour la traduction et l'adaptation, s’approprient la pièce la plus sombre de Shakespeare et lui insufflent un peu de légèreté et d’absurde : celui d’exorciser le monde. L'adaptation de ce drame sanglant mêle poésie, intensité, langage brut et le jeu masqué qu’on leur connaît désormais. Elle s’extrait ainsi des conventions pour proposer une vision propre, libre, faite d’improvisations. Ancrée, dans le présent, elle trouve dans ce classique une résonance forte avec notre époque. Aujourd’hui, nous sommes écrasé·es entre un monde qui meurt et un autre qui tarde à advenir et dans cet entre-deux, armé·es d’un humour corrosif, i·els parviennent à faire de cette œuvre obscure une magnifique démonstration de la puissance salvatrice de l’art.
La compagnie Munstrum Théâtre qui avait signé « Les possédés d’Illfurth » traque ici la monstruosité et la redéfinit. « Makbeth » dépeint un monde dystopique que la soif de pouvoir précipite dans le chaos. Néanmoins, la lumière surgit des ténèbres et le changement est possible.