Entre lettres et enregistrements, Patricia Allio continue de converser avec sa grand-mère Julienne Le Breton. Julienne était une orpheline, originaire du Morbihan, un temps ouvrière agricole ayant reçu « peu d'instruction » selon ses propres termes. La metteure en scène tisse le parcours d’une transmission paradoxale, le changement de classe sociale et la culpabilité qui l’accompagne, mais rend aussi hommage à ses origines. Dans ce partage intime, Patricia Allio revient sur son héritage et son identité et fait le parallèle entre l’interdit de la langue bretonne et la colonialité. Autoportrait à ma grand-mère rend compte des multiples dominations - de classe, de genre - subies par Julienne tout au long de sa vie et fait ressortir une personnalité lumineuse, oscillant entre sentiment de honte et dignité populaire.
Dans son seule en scène, Patricia Allio propose la mémoire joyeuse comme connexion alternative aux morts.