Jeanne De Berg, dominatrice, décide de mettre en scène un récit de chasse de sa soumise Belkis, inspiré du triptyque de Botticelli, lui-même inspiré du « Décaméron » de Boccace. Peu à peu, à travers ces enchâssements de récits, on découvre que Belkis brûle d’être traquée.
Il existe plusieurs scènes de chasse qui dépeignent des femmes poursuivies – par des animaux, des humains ou des divinités –, comme dans « l’Après-midi d’un faune » de Mallarmé. Toutefois, dans cette œuvre de Patricia Allio, on sort des rôles de domination : en s’appropriant les codes du sadomasochisme et en assumant les désirs, les femmes s’émancipent du regard masculin. La peur et la violence deviennent des moteurs de jouissance et de plaisir.
Théâtre du trash et de la cruauté, l'œuvre s’appuie sur les zones troubles du désir hors-normes et sur la suggestion provoquant ainsi le fantasme. Patricia Allio réalise le film d’une scène de crime, comme on capturerait une nature morte. Par-dessus l’image, des voix se superposent tels des fantômes.