Il y eut d’abord la découverte des techniques d’animation et du 16mm. "Vomir des yeux" fut le titre de leur premier film, comme s’il s’agissait de se distinguer définitivement de toute idée d’épure. Leur second film s’intitulait "L’Hôpital brut", en référence à un de leur fanzine. Puis, pour fêter une décennie de production marginale, ingérable et irrécupérable, le Dernier Cri commit "Les Religions sauvages" au terme de deux ans de collaboration avec une trentaine d’artistes gravitant autour du QG marseillais de l’Internationale sérigrafike (Belgique, Scandinavie, Amérique Latine, Afrique du Sud, Suisse, Italie, Allemagne, Japon, Canada, USA…), accouchant de 120 minutes d’animations délicieusement dérangées, méticuleusement psychotiques, densément expérimentales et mortellement mystiques. Nonnes, curés, squelettes, morts-vivants et autres créatures diaboliques s’y adonnent crûment à leurs obsessions et instincts refoulés... Le dernier soir de leur exposition au Nova, quelques dessinateurs-imprimeurs du Dernier Cri (Pakito Bolino, Fredox, Laetitia, Oskar, Franck de Quengo) sortiront guitares, samplers et amplis pour créer une bande-son sans concession sur leur troisième film culte.