A propos
C’est l’histoire de Raskolnikov, un jeune homme révolté, écrasé par la misère. Il est en lutte contre l’injustice, la pauvreté et le peu de perspectives que lui offre le monde. Alors, pour réaliser sa liberté, par-delà la morale et au mépris de la loi, il vole et assassine une vieille usurière. Après tout, le monde sera mieux sans elle et le butin pourra être redistribué… Le terrible châtiment qu’il s’inflige est immédiat : tourmenté par la barbarie de son acte, il vacille nuit et jour entre le cauchemar et la folie. Petit prétentieux sans morale ? Robin des Bois maladroit ? Salaud séduisant ? Ou simple produit de la société ?
Depuis une sorte de tribunal suggéré par une simple barre, l’anatomie d’un crime – de son fantasme à son aveu – est en marche. De ce lieu, les avis divergent. Les personnages – dont le nombre est volontairement réduit dans l’adaptation afin de resserrer l’intrigue – témoignent et racontent ce temps où les faits se sont déroulés. Le présent de la narration côtoie les événements du passé. En multipliant les angles de vue sur l’histoire, cette pièce met en jeu des questions morales et philosophiques qui ont trait à la liberté, la responsabilité – individuelle et collective –, la culpabilité, le sens de la peine et la justice.
Le dispositif scénique témoigne, par son esthétique sobre et dépouillée, de la pauvreté, des cauchemars, de l’agitation de Raskolnikov, de la turpitude mais aussi de la beauté intérieure des personnages. Le tout, livré dans un rythme haletant, est ponctué d’une touche indéniable d’humour et de chants qui donnent au spectacle des allures de comédie musicale.