L’installation Bow Echo (2019) est composée de cinq écrans géants sur lesquels on voit cinq jeunes garçons qui affrontent un vent violent pour escalader un gros rocher. Une fois arrivés au sommet, ils jouent presque solennellement du kazoo, un petit instrument à vent folklorique très simple qui produit un son nasillard. Le contraste entre la rigueur des conditions climatiques sur le haut plateau près de Kaboul et le maigre son du kazoo est une métaphore poétique de la situation de guerre poignante en Afghanistan. Hazara dévoile les mécanismes du pouvoir et montre comment une population traumatisée tente de s’accommoder du conflit et de l’oppression. Dans ce contexte, les notes qui sortent du kazoo résonnent à la manière d’une bande son ténue et macabre au-dessus d’un territoire occupé et en même temps comme un puissant appel à l’expression individuelle, l’espoir et la vie.