Grâce à sa danse à la physicalité intense souvent teintée d’ambiance festive, Marco da Silva Ferreira dessine des utopies qui éclatent la norme binaire du genre. Après avoir présenté Carcaça, et førm Inførms pour la compagnie sud-africaine Via Katlehong à Charleroi danse, il déploie une nouvelle réflexion politique avec F*cking Future. Huit interprètes, surplombant le public sur une arène, s’attaquent aux représentations viriles pour mieux les déjouer. Incarnant des archétypes masculins, des bâtisseurs qui tentent de faire tenir les colonnes d’un temple en ruines, iels dénoncent un système patriarcal violent, tout en pointant ses fragilités. Évoquant aussi le souvenir de la dictature au Portugal, F*cking Future revendique la force subversive de la danse, un pouvoir non-productif, libérateur et militant contre les tentatives de contrôle des corps. Sur scène, jaillissent l’aura de figures queer, de Jeanne d’Arc aux machos dancers, ces danseurs érotiques philippins.