Pour les peuples premiers d’Amérique, la terre est partout. Ailleurs est donc un leurre. “Elsewhere doesn’t exist”, dit Julia Butterfly Hill dans une interview. La militante écologiste – qui passa deux années perchée dans un séquoia millénaire pour empêcher son abattage – inspire à Stéphanie Auberville cette nouvelle création. Où il est question des ailleurs utopiques ; des ailleurs que l’art convoque pour redonner au présent toute sa complexité ; de cet ailleurs inexistant puisqu’« il n’y a pas de planète B ». Mais encore « d’écologie, de logique et de raison, de fantômes et d’esprits [...] qui viennent sans cesse hanter nos futurs et nos passés ».
Avec pour ligne de fond la forêt – espace d’imaginaires, de résistances mais aussi de sacré –, la chorégraphe explore la friction entre nature et artifice, en empruntant des voies plurielles, où la danse s’imbibe de traditionnel et de folk, où l’image devient sensation, où voix et souffle se déploient.