Invitée : Nathalie Gontard est directrice de recherche à l'INRAE (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement), récemment invitée comme professeur à la CAAS (Chinese Academy of Agricultural Science) à Pékin. Elle a été professeur à l'Université de Montpellier en France et à l'Université de Kyoto au Japon, et précédemment chercheur au CIRAD.
Le plastique est partout autour de nous dans notre vie quotidienne personnelle et professionnelle. Extrêmement malléable, peu coûteux, ce dérivé du pétrole offre de nombreux avantages. Troisième matériau le plus fabriqué au monde, sa production ne cesse de croître depuis les années 1950. Or, dès qu’il est produit, le plastique se fragmente très lentement et continuellement en micro puis nano particules qui diffusent et s’accumulent dans tous les compartiments de notre planète, y compris dans les organes de tous les êtres vivants, faisant ainsi peser des risques sur la santé humaine, animale, et les écosystèmes. Cette "empreinte plastique" persiste pendant des siècles, voir des millénaires, et n’est pas comptabilisée dans l’empreinte carbone. Les ambitions des stratégies actuellement à l’œuvre pour lutter contre la pollution plastique sont toutes focalisées sur le traitement des déchets et la mise en place d’une économie circulaire du plastique qui met au centre de toutes les attentions l’usage unique et le recyclage de cette matière. Pourtant, qu’il soit à usage unique ou pas, le plastique pollue et les chiffres sont têtus : quel que soit le pays, plus il recycle, plus il consomme de plastique vierge et donc plus il pollue. Comment expliquer ce paradoxe ? Cette présentation s’attachera à décrypter les idées reçues sur le plastique, à expliquer le comportement de la matière plastique et la différence entre une économie circulaire et une économie spirale, les conséquences et les solutions pour lutter efficacement contre la pollution plastique.
Au cours des trente dernières années, Nathalie Gontard a exploré et redessiné le monde des plastiques dans toutes ses interfaces disciplinaires, repensant sa chaîne de vie jusqu'à son avenir à très long terme.