A propos

Un récital composé de souvenirs. En deux fois trois chapitres, Christoph Prégardien – l’un des plus grands mélodistes depuis des décennies – et le pianiste Stefan Litwin arpentent l’art du lied sous ses multiples formes d’expression. Ils entament leur périple dans le monde de la musique populaire, remontant loin dans le passé, là où l’individu se fond dans le collectif, le vécu personnel dans le légendaire et le chant dans ses propres échos. De là, il n’y a qu’un pas vers le thème fondamental du romantisme : la nature comme miroir de l’âme, comme métaphore de la fugue (et du refuge), comme symbole de la souffrance, de la consolation et du divin. Le chemin du souvenir sillonne ensuite le paysage de la destruction, à travers des lieder écrits par des compositeurs encore sous le choc de la Première Guerre mondiale. Partant de l’ironie – qui en dit souvent plus sur l’être humain que mille louanges –, et passant par la réflexion sur les « temps obscurs » » [finstere Zeiten, Brecht], les artistes évoluent dans une dialectique du familier et de l’étrange, entre la perte et le désir – dans leur quête de ce lieu qui, selon Ernst Bloch, « semble exister pour chacun dans l’enfance, et où personne n’est encore allé : la Heimat » (la patrie rêvée).

Au cœur de ce programme de lieder se trouve l’œuvre de Hanns Eisler, qui fut tour à tour élève de Schoenberg à Vienne, mégaphone musical du mouvement ouvrier à Berlin, exilé aux États-Unis, et compositeur de l’hymne nationale de la jeune RDA. À l’occasion de ce concert, on entendra également la création mondiale de Menschlichkeit, une mise en musique réalisée par Stefan Litwin du poème de Wedekind. Cette œuvre aboutit à un constat amer : 120 ans après l’écriture du texte original, guerres et massacres n’ont toujours pas pris fin.

En achetant un ticket pour ce récital caritatif, vous soutenez la lutte contre le cancer. La moitié des recettes sera directement reversée à la Fondation contre le cancer. Plus d’infos