Produit par Lee Townsend (Bill Frisell), ce nouvel album SAISON ORANGE est dédié à cette guitare si discrète dont les cordes nylon dessinent des espaces infinis. Peindre des paysages reste en effet une addiction pour Quentin Dujardin. Sa traversée dans l’exploration de l’instrument reflète son goût inchangé pour l’aventure, une forme de dévotion quasi religieuse: un lien vers sa propre intériorité et celle qui le relie à son public.
Le guitariste confirme aussi son attirance pour les envolées lyriques comme en atteste notamment l’invité de ce disque, le trompettiste norvégien, Mathias Eick. Pour clôturer ce disque, il ouvre la porte du cover avec cette reprise dépouillée du titre ‘L’Enfer’ de Stromae.
Quentin Dujardin est un instinctif dont la prise de liberté semble sans fin. L’artiste cultive ce goût du risque pour ré-inventer son propre univers musical, aussi pour fuir l’encombrement d’être catalogué. SAISON ORANGE marque un tournant dans la discographie du guitariste qui dénonce cette “cinquième saison”: celle dont la nature se pare entre l’hiver et le printemps ; celle de ces champs pesticidés autour de son village et rendus orangés sous l’effet de l’homme pour assurer l’illusion d’une meilleure survie.