Depuis que la parole des personnes victimes de violence obstétricales et gynécologiques se libère – ou que les oreilles commencent à se tendre – le sujet éclate au grand jour, fissurant un mur de silence épais, construit pierre par pierre par des siècles de domination patriarcale. Par des récits intimes et historique, Ex Utero traverse trois temporalités et trois lieux, le Moyen-Age en Belgique, le XVIIIème siècle en Alabama aux Etats-Unis et le XXème siècle à Auschwitz, en Pologne. En empruntant à chaque époques des dessins, des gravures, des peintures ou encore des photographies le filme questionne également 10 siècles de représentations. Lili Forestier met ainsi en lumière la persistance d’une médecine façonnée par la domination masculine qui s’approprie les corps reproducteurs. Elle donne la parole à ces personnes qui ont été réduites au silence. En croisant témoignages et recherches, le film interroge les violences institutionnelles et genrées qui marquent encore aujourd’hui les suivis gynécologiques. Un regard féministe pour réaffirmer le droit à une médecine respectueuse des corps et des vécus.